Au moment de la fête des mères, les grands-parents sont parfois dans la confidence. Avec eux, on ne risque rien !
Un arrosoir, un vrai. L’air entendu, le petit Louis pose le doigt en travers de ses lèvres. Chut ! L’arrosoir, ce sera son cadeau pour la fête des mères. J’imagine que l’institutrice a fait la razzia au rayon de la jardinerie la plus proche puis dirigé des séances de déco personnalisée. Mais chut ! Côté confidentialité, le message est reçu cinq sur cinq ! Nous saurons tenir notre langue. Il manquerait quelque chose à la fête des mères si elle n’était pas entourée d’un certain mystère. Et à trois ou quatre ans, un secret, ce n’est pas facile à tenir jusqu’au bout.
Une belle preuve de confiance!
Il faut voir le sourire en coin qu’ils arborent quand ils en parlent de la fête des mères, nos petits-enfants. Évidemment, il ne faut pas se trahir auprès de maman. En revanche, à la maman ou au papa de maman, on peut tout à fait. « Mais tu ne le diras pas, hein ! » Belle preuve de confiance, non ? Si ce n’est ce fameux arrosoir que j’ai hâte de découvrir, les cadeaux fabriqués en classe n’ont pas beaucoup changé. Les dessins et les collages, les petits bijoux, les galets décorés à la main ou les plantations dans un pot de yaourt et qui sortent de terre le dimanche voulu, figurent au top 10 des « surprises pour maman », comme à notre époque.
Ce qui n’a pas changé…
Ce qui n’a pas changé non plus, c’est l’implication du maître ou de la maîtresse, et puis de « la dame de l’école » – c’est tout de même plus joli que l’appellation officielle d’ « agent territorial spécialisé des écoles maternelles » ou que son acronyme, Atsem. C’est qu’elles y auront passé des heures à préparer le travail. J’ai même vu certaines enseignantes mobiliser une partie de leur famille pour les aider à tenir les délais. Parce que la fête des mères, même avec les meilleures excuses du monde, on ne conçoit pas de la célébrer avec une semaine de retard. Vous vous voyez, vous, l’expliquer aux mamans, à la sortie de la classe ?
À l’école, la date est entourée au fluo, sur le calendrier de la maîtresse. L’oublier serait sacrilège, ça susciterait les protestations chez les parents. Et aujourd’hui, peut-être même une mise au pilori de la maîtresse sur les réseaux sociaux. On en a vu pour moins que ça, non ?